● ALPHABET D’UN ARCHITECTE ●
S comme Sol. Une lettre qui est loin de se la jouer solo.
Le sol est un bon soldat. Il accueille toute la vie sur terre, à commencer par nos pieds qu’il soutient. Nous sommes pourtant insolents à son égard. Mais cette attitude est obsolète. Il y a urgence absolue. Nous devons résolument être solidaires si nous voulons un avenir ensoleillé.
Que l’on soit, architecte, urbaniste, paysagiste, géographe, pédologue, écologue, agriculteur, ou citoyen nous avons tous un rapport au sol différent, une vision cloisonnée.
Comme la peau, le sol est un système d’échanges primordial pour l’homme. Et pourtant c’est le grand oublié de l’aménagement. Tassé, imperméabilisé, asphyxié, pollué, ses compétences sont annihilées.
Faut-il le rappeler le sol est le trait d’union entre l’eau et le végétal.
Préserver le sol et sa perméabilisation, c’est éviter les inondations, la saturation des réseaux, la pollution des cours d’eau. C’est faire respirer la ville en maintenant des puits de carbone et des ilots de fraicheur indispensables pour faire face aux changements climatiques. C’est également maintenir ou favoriser le retour de la biodiversité. C’est aussi préserver notre potentiel agricole et permettre une alimentation saine et durable sur nos territoires, ruraux et péri-urbains.
De nombreuses collectivités locales insufflent cette prise de conscience et réalisent déjà des aménagements qui génèrent moins d’artificialisation des sols, en concevant des habitats plus en harmonie avec leur contexte géographique et paysager, en préservant une agriculture de proximité, en recyclant des friches ou bâtiments industriels pour de nouvelles fonctions.
L’aménagement urbain et la planification du territoire relèvent de la compétence des communes, des intercommunalités et des régions. Celles-ci sont détentrices d’un savoir-faire et d’une expertise qu’il faut aujourd’hui davantage mobiliser en faveur de la sobriété foncière et de la préservation des sols qui doivent être les nouvelles boussoles de l’urbanisme et de l’aménagement.