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● ALPHABET D’UN ARCHITECTE ●

R comme réhabilitation.

Jusqu’à aujourd’hui, les travaux de réhabilitation sont regardés sous l’angle prépondérant des questions thermiques et de la réduction des consommations d’énergie en intégrant l’isolation, les modes de chauffage, les énergies renouvelables et d’autres exigences de développement durable.

Cet angle de vue a également confirmé que la réhabilitation avait quitté l’ère de l’initiative individuelle (couvrir ses propres besoins) pour répondre à des injonctions d’intérêt collectif, voire planétaire on le perçoit bien.

Cela nous interroge dans notre rôle d’architecte et dans ce que nous pouvons apporter à une réhabilitation souvent dite « technique ».

Il y a en tout premier lieu une question de sémantique. Combien de mots pour soigner les maux de l’existant ? Entretien, maintenance, remplacement, changement, réfection, rafraîchissement, ravalement, réparation, remise en état, remise à niveau, modification, reprise, rétablissement, sauvegarde, restauration, reconstitution, réhabilitation, mise aux normes, adaptation, amélioration, modernisation, renouvellement, requalification, revalorisation, restructuration, remaniage, remaniement, réaménagement, rénovation, remodelage, reconstruction, reconversion, transformation, extension, assainissement…

Une profusion de termes qui semble encore insuffisante ou insatisfaisante puisque certains préfèrent rebaptiser leur action en « intervention sur l’existant », « re-conception », re-architecture », « remise en vie », « ré-génération », « réavenir », tant le vocable réhabilitation peut paraître banal, voire peu flatteur, allant parfois de pair avec l’image associée à la réhabilitation de « tours » et de « barres » en habitat social collectif.

Chez Bulle, nous ne voyons justement pas notre intervention limitée ni à une normalisation ni à du maquillage. Il ne s’agit pas juste de mettre aux normes actuelles d’habitabilité et pas davantage de résoudre les problèmes sociaux par de l’habillage d’immeuble à coup d’emballages, de cache-misères ou de cosmétiques.

Le prérequis est une vraie volonté d’exploitation du potentiel architectural, spatial et social.

De ce point de vue, le vocable requalification serait plus adapté en ce qu’il renvoie à la satisfaction des habitants et à leur mode de vie dans leur espace reconfiguré, ainsi qu’à la perception des riverains en termes d’image de leur quartier.

Et chez Bulle, nous avons justement cette envie et cette capacité de travailler avec la dimension humaine du quartier. Cette posture implique un engagement personnel fort, presque militant. Mais notre expérience de terrain prouve, en retour, que l’exercice est gratifiant et valorisant.

Vous l’aurez compris, nous plaidons en faveur d’une « architecture ordinaire » apte à s’inscrire durablement dans son contexte urbain plutôt qu’une architecture conçue comme un geste autonome. Car « ce qui serait extraordinaire, ce serait d’améliorer l’ordinaire ». (Yves Lion).

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