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Illustration de la lettre i pour le mot idée dans les tons verts pour l'alphabet d'architecte de l'agence bordelaise Bulle Architectes.

● ALPHABET D’UN ARCHITECTE ●

Elles peuvent être larges, fixes, hautes, claires, précises, reçues, choc. Une idée ?

Il s’agit des idées justement, ce fameux carburant de toutes disciplines créatives auxquelles n’échappe pas l’architecture. Tout commence par une idée. Sans elle, le métier se résumerait à une simple organisation de l’espace avec un joli plan. L’idée constitue la petite étincelle qui va faire la différence entre un bâtiment bien « décoré » et une œuvre architecturale.

Mais cette injonction d’avoir de la suite dans les idées est tout autant excitante qu’anxiogène. Cela peut aussi bien nous dévorer lorsqu’elles fusent que nous atterrer lorsqu’elles ne surgissent pas. Et puis, comment faire pour toujours en avoir ?
Comment alors avoir une « idée derrière la tête », « suivre son idée » et « aller jusqu’au bout de son idée » ?

Pablo Picasso disait « Les bons artistes copient, alors que les artistes géniaux volent ».
Toute la difficulté est de réussir à s’inspirer et à créer, sans tomber dans la copie voire le plagiat. Nous sommes tous influencés par nos prédécesseurs mais la différence se joue dans la part d’authenticité et la sincérité que nous mettons à créer une œuvre originale.
Pour cela il faut rester curieux et éveillé à ce qui nous entoure, à toute forme de culture sans justement suivre de trop près les créateurs ayant un univers proche du notre. S’intéresser à d’autres domaines permet de faire des analogies, d’associer des idées et de revisiter sa matière sous un nouvel angle.
Le temps est également une donnée à ne pas négliger. Avoir des idées demande du temps, du calme et une dose d’ennui. C’est souvent lorsque l’esprit a le temps de vagabonder que les idées fusent.

Mais que faire ensuite de toutes ces idées ?  Selon le psychologue britannique Graham Wallas (livre The Art of Thought) il existe quatre grandes étapes entre l’idée et sa concrétisation. Des allers-retours entre ces étapes sont possibles ou nécessaires.

La première est la préparation. Il s’agit d’une phase d’imprégnation et d’inspiration d’univers différents qui nécessite la collecte d’informations et l’acquisition de connaissances. Un conseil, notez tout ce qui vous passe par la tête sur un carnet sans censure !

La deuxième étape est l’incubation. C’est le moment du lâcher-prise. Il faut laisser germer et mûrir l’idée en vacant à d’autres occupations. Pendant que les idées mijotent tranquillement, le travail s’approfondit l’air de rien et de nouvelles connexions se forment.

La troisième est l’illumination. C’est le fameux « Eureka ! » qui surgit des couches profondes de l’esprit, à l’improviste et comme par magie, après parfois une période de vide absolu.

Enfin, la quatrième et dernière étape est la vérification. C’est le moment de mettre en pratique son idée et de la valider, par soi-même, ses équipes ou ses proches. Et si le résultat n’est pas à la hauteur, marche arrière, retour à l’étape deux de l’incubation !

Toutes ces étapes ne sont malheureusement pas linéaires et de tout repos. Mais cette feuille de route offre un cadre au processus créatif sur lequel s’appuyer. Il permet par ailleurs, au sein d’une équipe, d’associer les forces de chacun : les penseurs/générateurs seront à l’aise sur les phases 2 et 3 tandis que les experts dans l’art de faire avancer les choses seront performants dans la mise en action des phases 1 et 4. Sachez donc unir vos forces !

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